« Budapest la noire »

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Bonjour tout le monde !

Le sujet d’aujourd’hui porte sur un roman policier que je viens de lire. Il s’agit de « Budapest la noire« , de Vilmos Kondor, publié en 2012.

L’auteur est Hongrois, ce qui peut expliquer le fait que vous n’en ayez peut-être jamais entendu parler. Il n’est pas très très connu, et mis à part quelques interviews, il est très discret. Il n’a écrit qu’une série de cinq romans dont celui que je vais vous présenter est le premier.

Cette série relate les aventures de Zsigmond Gordon, un reporter judiciaire, dans la Hongrie de l’entre-deux-guerres. L’intrigue du premier roman est assez simple en soi : une jeune prostituée est retrouvée morte en plein coeur du quarter juif de Budapest. Il apparaît qu’elle est elle-même de confession juive, et la question que se pose le personnage principal est « comment cette jeune fille, apparemment de bonne famille, a fait pour se retrouver dans cette condition ? ».

Alors le propos de cet article n’est pas de vous dévoiler toutes les péripéties qui se déroulent dans le roman, mais plutôt de faire quelques commentaires sur le contenu du livre.

  • Un voyage dans le temps

Il suffit d’observer la couverture du livre pour s’apercevoir que la ville est un motif très présent dans le roman. En effet, de nombreuses descriptions de Budapest permettent de plonger le lecteur dans l’ambiance de la capitale Hongroise des années 1930. Vendeurs de journaux en pleine rue, stands de marrons, calèches tirées par des chevaux, mort du Premier ministre…

Ce livre est un véritable voyage à travers le temps. On peut établir un portrait de la ville à chaque page. Elle est présentée tantôt comme déserte, avec ses avenues désertes, ses rues brumeuses et calmes ; tantôt pleine de vie avec ses boulevards bruyants, ses tramways et sa circulation intense, ses cafés bondés… Pour celui qui lit l’ouvrage, c’est une plongée dans un univers captivant, dont le décor est décrit au fil des pages.

Personnellement ce livre m’a donné envie de mettre le cap pour la Hongrie. Je reconnais être un grand fan de la culture Hongroise et avoir déjà projetté d’y aller un jour, mais à ma lecture l’envie n’a fait que grandir. Je pense que tout bon lecteur sensible au tableau que peint un livre au travers des descritptions que l’on peut y trouver développera au fil de sa lecture un intérêt certain pour la ville de Budapest.

  • Un itinéraire réaliste

Autre caractéristique du roman que j’apprécie beaucoup c’est la précision géographique que fait l’auteur dans ses descriptions. En effet, on peut suivre le chemin emprunté par le personnage principal avec le doigt sur un plan de la ville.

C’est un jeu très amusant de suivre le héros à la trace à travers la capitale. Cette touche de réalisme apporte de l’authenticité au roman. On peut y placer le décor à des endroits réels, qui existent vraiment. On peut chercher des photos sur internet, on peut s’y promener soi-même si l’on a l’occasion de se rendre à Budapest.

Il me semble que peu d’ouvrages offrent cette précision et ce réalisme poussés à l’extrême. Personnellement, c’est un aspect du roman que j’aime beaucoup, car je suis un inconditionnel des descriptions qui me font rêver, et avoir la possibilité d’établir l’itinéraire du personnage me fait me sentir dans la peau de ce dernier.

En effet, pouvoir soi-même se figurer le trajet et avoir un décor qui se dessine dans notre esprit via les portaits de la ville nous permet de se mettre à la place du héros. Et c’est un détail non négligeable pour un roman policier. Car pouvoir littéralement vivre l’enquête en se plaçant dans les bottes du personnage principal, en voyant littéralement ce qu’il voit, à suivre le même itinéraire que lui, nous fait nous prendre pour un enquêteur le temps de dix chapitres. La lecture en est ainsi plus divertissante.

  • Une dimension didactique

Ce roman nous plonge dans la Hongrie avant la Seconde Guerre mondiale. Dès le début de l’histoire, le contexte historique est mentionné, nous permettant ainsi de nous plonger dans l’ambiance de l’époque : le Premier ministre est mort.

On en apprend ainsi davantage sur la politique Hongroise, grâce à tous les personnages historiques qui interagissent dans le roman (surtout sur le chapitre portant sur les funérailles du Premier ministre).

De plus, le héros sort de Budapest le temps d’un chapitre pour rejoindre la campagne. Ce voyage permet au lecteur de se représenter les conditions de vie dans le milieu rural hongrois de l’époque. On peut de ce fait prendre également conscience du creux existant entre les différentes classes sociales.

Toute cette contextualisation nous permet d’avoir un aperçu sur la Hongrie de 1930. J’ai beaucoup aimé ce « documentaire historique », car il est intégré au sein d’une enquête policière, ce qui nous permet d’avoir un petit cours d’histoire sans être ennuyé par tout un discours à l’image des livres d’Histoire.

Dernier point, et non des moindres, le livre ne possède que dix chapitres. Ces derniers peuvent être vite lus, car l’histoire est captivante et la police d’écriture est relativement grande (ce qui a tendance à encourager le lecteur !). Le roman n’est donc pas excessivement long.

Je n’ai aucune critique négative à faire sur « Budapest la noire« , et tiens à préciser que ce n’est en aucun cas de la propagande littéraire ! Ce livre m’a tout simplement plu sur tous les points.

Ainsi, je ne peux que vous recommander cet ouvrage, qui offre un condensé de suspense policer, de culture générale et de voyage dans le temps, dans un décor urbain authentique et pittoresque.

L.

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